Elevage de Ker Avel
La passion du chien, je l'ai toujours eue !
Je suis un peu tombé dedans quand j'étais petit, mon grand-père Louis le Chat était un amoureux de la chasse et du chien d'arrêt.
C'est lui qui déposa cet affixe de Ker Avel enregistré à la FCI le 17 décembre 1942. Il élevait à l'époque des Epagneuls Bretons avec une certaine réussite mais la guerre éclata et même s'il essaya de garder quelques lices en rejoignant De Gaulle en Angleterre, Il ne pût le faire. Il avait pris 4 lices avec lui qui lui fûrent confisquées en arrivant sur place sauf une qu'il avait cachée dans une couverture mise autour de son cou pour passer le contrôle. Mais ses camarades étaient inquiets pour lui et sa chienne et lui firent entendre raison pour qu'il se sépare de sa chienne. Il trouva une vedette rapide française qui descendait sur le Maroc. La chienne est devenue rapidement la mascotte du bord et il était convenu qu'après la guerre, il récupererait sa chienne. Il n'a jamais plus eu de nouvelles ni des copains, ni de la chienne. Et une fois la guerre finit le chenil de Brest était évidemment vide. Tout de suite après la guerre, pour des raisons professionnelles, il a migré vers Pontivy, où il a fait la connaissance de Mr Dehapiot, éleveur de Pointers. Et c'est sur la base de Mr Dehapiot affixe "St Niel" qu'il a continué à élever sous l'affixe de St Niel puis de Ker Avel. Dans la rubrique "téléchargement", il y a un article de mon grand-père paru dans le pointer club de 1983 expliquant l'évolution et retraçant l'historique du chenil de St Niel et de Ker Avel.
Il fît naître de nombreux chiens qu'il utilisa à la chasse ou en field certains sont restés célèbres dans la mémoire collective, avec de nombreux champions de GT, de QC et bien sûr de Grande Quête. Par exemple "Sonia de Ker Avel", "Orange de Ker Avel" offerte à son ami Jean-pierre Bouin et bien sûr "Lapin de Ker Avel" à Hubert Santoire.
Il a été sélectionné 13 fois pour le Championnat ou la Coupe d'Europe de Pointers.
Il fût un juge respecté, Président du Pointer Club, mais surtout un grand homme de chiens et utilisateur de Pointers. Il chassait beaucoup. Il était fier d'être éleveur, propriétaire et présentateur.
Il était compétiteur dans l'âme. Il est à l'initiative de l'Amicale des Fields Trials, des premiers fields sur bécasse. Vous l'aurez compris un grand passionné de la cynophilie.Et il a su me transmettre cette passion de la chasse, du chien et de l'élevage.Tout jeune à 8-9 ans, dès que je fus en âge de suivre correctement les chasseurs, j'étais avec eux et surtout les chiens.
Ce n'est que quelques années plus tard vers l'âge de 14 ans que mon père m'offrit ma première chienne "Hirish"une setter anglaise et puis la passion étant là, je m'offris une chienne d'âge que je fis couvrir, j'avais 16 ans. Une portée puis une deuxième, une troisième....
Mes années d'étudiant furent magnifiques pour la chasse, quasi 4 fois par semaine à la chasse. Les copains de la fac m'avaient surnommé chasse-pêche et traditions, bizarre...! C'est à cette époque que j'ai le plus échangé avec mon grand-père sur la chasse et les chiens.
J'étais souvent le chauffeur et lui m'invité sur ces plus beaux territoires à bécasse.
Nous chassions ensemble doucement en début de matinée afin de le mettre en situation de tir et puis après il me laissait aller à mon rythme. J'ai eut le plaisir de lui faire tirer ces dernières bécasses à l'arrêt de mes chiens, il avait plus de 80 ans. A midi, debriefing et conseils toujours autour d'une bonne table !
Un jour il me dit " tes chiennes n'ont pas de grandes qualités naturelles mais sont très bien mises, tu es prêt à avoir le pure Sang des chiens d'arrêt, Un pointer", il m'offrit mes deux premières chiennes.
Cela fait déjà 24 ans et depuis j'ai toujours eu des Pointers.
Il m'a transmis son affixe en 1999, quelques semaines avant de décéder.
Depuis j'ai toujours beaucoup chassé mais assez peu élevé, une portée tous les 2, 3 ans.
Il n'est pas facile d'allier la vie professionnelle, ses passions et la vie de famille.
J'ai passé beaucoup de temps derrière les chiens que ce soit à la chasse mais aussi sur les terrains d'entrainement en Beauce et en Andalousie derrière les Perdreaux. Le Perdreau sauvage étant sûrement l'un des gibiers les plus difficile à bloquer et la plaine le meilleur milieu pour bien observer le style et les allures de nos compagnons.
J'espère que vous aurez du plaisir à naviguer sur cet humble site mais surtout que si vous n'êtes pas pointerman, vous aurez envie de découvrir cette race et de passer le pas.
Ce Pointer quand il est bon, décuple vos émotions et votre plaisir !
Et Je ne vous parle pas de sa redoutable efficacité car aujourd'hui il faut chasser responsable.
On peut chasser beaucoup mais il faut tuer peu.
Privilégions la manière au résultat.
Erwann Le Chat